Le site "Montagne de Val-Haut- Clues de Barels-Clues de Verdaches" est une Zone Spéciale de Conservation. Le plan de gestion du site (DOCOB) a été approuvé en 2004, date du début de l'animation.
Le 29 mars 2022, le tome 2 actualisé du DOCOB a été approuvé par arrêté préfectoral. Des fiches actions en faveur des milieux forestiers et des chauves-souris anthropophiles ont été ajoutées au DOCOB initial. Ce tome 2 actualisé est consultable en cliquant sur le lien ci-contre: docob_fr9301535_tome_2_partie_1.pdf
D'une superficie de 13225 hectares, c'est le plus grand site que le syndicat du massif des Monges gère.
Le site Natura 2000 FR9301535 - Montagne de Val-Haut - Clues de Barles - Clues de Verdaches se situe à l'interface des Alpes internes et des Préalpes sèches et prend place au cœur des Alpes intermédiaires où s'interpénètrent deux domaines floristiques : méditerranéen et eurosibérien.
Le schéma d'organisation de la végétation reflète cette situation particulière avec des étages de végétation en adret d'affinités nettement méditerranéennes tandis que les ubacs sont porteurs d'une végétation plus tempérée.
Cet agencement toutefois, se complexifie avec la topographie et les conditions microclimatiques qui en découlent, et donne lieu à des mélanges floristiques étonnants. Les clues encaissées, soumises à une fraîcheur et une hygrométrie importantes, sont occupées dans les ubacs par des forêts de ravins riches en érable et en tilleuls, l'aulnaie blanche typique des cours d'eau de montagne remplace la ripisylve provençale de Peupliers noirs et une florule très rare médio-européenne comme l'Aspérule de Turin, la Lunaire vivace ou l'Asaret d'Europe, s'épanouit dans ces milieux confinés.
A l'étage supraméditerranéen, sur les vires xériques qui surplombent les clues, le genévrier thurifère est ancré au rocher à la faveur des failles. Des Thurifères pluricentenaires ont résisté à l'épreuve du temps et constituent des boisements ouverts sur d'anciens parcours dans une ambiance chaude et aride. Les replats à sols plus épais sont occupés par des prairies de fauche de basse altitude ou des pelouses à brome tandis que les garrigues basses, les fruticées à buis et à genêt cendré prospèrent sur les pentes. Le chêne pubescent forme des boisements morcelés et le pin sylvestre a réinvesti les espaces délaissés par le pastoralisme.
En ubac, les forêts fraîches dominent dans l'étage montagnard : pinèdes mésophiles souvent riches en mousses et hêtraies-sapinières à sous-bois frais. Les prairies de fauche s'enrichissent d'éléments montagnards. Plus haut la décalcification et le lessivage des sols conduit au développement des pelouses acidiphiles orophiles riches en espèces abritant des populations d'Orchidées parfois rares comme la Nigritelle de Corneliana mais ces espaces sont aussi largement investis par les landes à myrtilles et airelles, beaucoup plus pauvre floristiquement. Enfin, les pelouses calcicoles à Seslérie bleuâtre fraîches à froides colonisent les pentes et couloirs encaissés.
En adret, la végétation demeure à forte composante méditerranéenne et l'étage prend le nom de montagnard-méditerranéen. Des hêtraies sèches au sous-bois appauvri et proche de celui des chênaies constituent quelques boisements mais le plus souvent, ce sont les formations arbustives et herbacées qui dominent. Des fruticées sèches et thermophiles à Genêt cendré et à Lavande à feuilles étroites relaient les précédentes. Des pelouses écorchées xéro-thermophiles, plutôt rases à Coussinets épineux ou des pelouses plus élevées, nettement plus graminéennes à Avoine toujours verte colonisent les pentes rocailleuses et les croupes érodées.
Plus haut, à l'étage subalpin le monde méditerranéen s'efface au profit de la flore eurosibérienne. De véritables landes à Rhododendron ferrugineux peuplent les versants nord du Blayeul plus longuement enneigés et des pelouses de combes à neige riches en saules nains annoncent les prémisses d'un étage alpin.
extrait de Laurence Foucaut, Odepp, « inventaire et cartographie des habitats naturels et de la flore d’intérêt communautaire », ONF-Odepp, 2000